Expertise

Le Point Conseil Budget et l’Accompagnement Vers et Dans le Logement, des dispositifs portés par l’Udaf04

PCB et AVDL, l'Udaf04 propose des solutions pour sortir du surendettement et pour accéder à un logement décent

éducation budgétaire

Témoignage d’une bénéficiaire du PCB

Dans les locaux dédiés au Point Conseil Budget, nous avons rencontré Adeline, une sexagénaire pleine d’énergie, de courage et de volonté qui a toujours su faire face. Mais une jour, un accident de la vie, comme on les nomme avec pudeur, l’a menée au bord du précipice financier. Heureusement, elle a su rebondir et a trouvé la force de demander de l’aide au PCB avant qu’il ne soit trop tard.

Elle a accepté de nous livrer ici en toute simplicité, son témoignage et sa rencontre avec Virginie Pelouze, chargée de mission PCB et AVDL à l’Udaf04.

Qu’est-ce qui fait qu’un jour, on a besoin de constituer un dossier de surendettement ?

Et bien c’était le 24 mars, il y a un an, j’ai perdu les pédales quand j’ai perdu mon petit chien. C’est peut-être bête mais c’est comme ça, pour moi c’était mon bébé et je vivais du matin jusqu’au soir en fonction de lui. Bien sûr, il y a mes enfants, mais pas tous les jours. J’ai dépensé beaucoup d’argent avec les soins vétérinaires mais il est parti et je suis encore sous le choc. Je suis d’ailleurs suivie par un psychologue.

J’ai perdu les pédales, carrément, je le dis

Adeline

Là-dessus, j’ai une maladie très douloureuse et très invalidante que j’ai depuis longtemps et contre laquelle je me bagarre de toutes mes forces parce que je me dis que j’ai eu plein de problèmes dans ma vie mais que c’est pas elle qui va m’avoir (rires). Je veux l’ignorer cette maladie. Mais là, j’étais mentalement dans un tel état de faiblesse que la maladie a pris le dessus en force.

En même temps, j’ai dépensé de l’argent pour faire plaisir à mes petits-enfants, j’ai dépensé, dépensé et j’ai fait n’importe quoi pour trouver un sens, un équilibre.

À un moment donné, je me suis rendue compte que c’était plus vivable. Je suis allée jusqu’au mur mais il fallait que je réagisse. Quand on atteint le fond, on a plus qu’à remonter, c’est la vie ça.

Pourquoi avoir fait appel au PCB et pas à vos proches ?

Mes enfants ont leur vie, leurs enfants qu’ils doivent assumer et c’est pour les préserver. Il faut toujours préserver ses enfants pour une maman. Je ne l’ai même pas dit à mes amis, personne n’est au courant dans mon entourage. Je sais donner le change, toute ma vie je l’ai fait.

Comment avez-vous entendu parler du PCB ?

J’ai appelé le CCAS pour essayé de voir et ils m’ont envoyée vers Mme Pelouze.

Combien de temps cela a-t-il pris pour régler le dossier ?

Depuis le 13 février mais j’avais commencé avant en faisant quelques photocopies, en avançant un peu mon dossier de surendettement. Et puis j’ai vu que je n’y arrivais plus toute seule, je me suis sentie vraiment seule c’est pour ça que j’ai demandé de l’aide. Et donc ça a pris un peu moins d’un mois pour aboutir mon dossier.

Comment vous vous êtes sentie quand vous avez rencontré madame Pelouze ? Comment vous sentez-vous dans cette relation ?

Déjà elle est super, gentille douce, compréhensive et le fait de partager ce poids que je ne pouvais plus supporter, et bien quand je suis sortie, après le premier rendez-vous, j’étais libérée ! Avec elle c’est un partage, comme une confiance parce qu’il faut avoir confiance.

Avec elle c’est un partage, comme une confiance

Adeline

Comme une amitié, je me suis livrée mais j’avais pas le choix, ou on fait ou on ne fait pas. Elle, elle fait plus que son travail.

C’était une démarche délibérée, c’est moi qui l’ai choisie. J’ai pas été assez folle pour aller jusqu’à l’abandon complet.

Et quel est le résultat de votre démarche ?

Et bien là, tout est complet. Madame Pelouze m’a aidée à compléter le dossier et à rassembler toutes les pièces qui étaient demandées. Je dois aller en rendez-vous avec la banque de France et quand j’y aurai déposé mon dossier, j’aurai aussi déposé le poids qui me pèse sur les épaules. Je vais attendre leur réponse avec impatience. Je sais qu’après je vais être soutenue pour ne plus perdre les pédales.

Comment va se dérouler la suite ?

Il faut attendre la prochaine commission (il y a une par mois) puis la décision est donnée environ deux semaines après.

Soit il y a un effacement total ou partiel de dette soit un étalement des paiements est proposé. L’avantage du dépôt de ce dossier c’est que les huissiers ne peuvent plus me solliciter, les commandements de payer s’arrêtent. Ça fige la situation en quelques sortes.

Comment est-il possible que vous ayez réussi à faire tant de crédits ?

Ce sont des micro-crédits et pas des crédits de banque. Ce sont des organismes qui ne demandent que les revenus ce qui les rassure quand, comme pour moi, les revenus sont confortables. Il n’y a pas de fichier pour centraliser des données qui pourrait permettre de consulter le dossier des gens. Même les gens surendettés réussissent à faire des micro-crédits alors que normalement, ils ne peuvent plus faire de crédit.

Comment voyez-vous la suite ?

Je reviendrai demander à madame Pelouze pour mon budget pour m’organiser.

Le rôle de madame Pelouze ne s’arrête pas à la constitution d’un dossier de surendettement mais c’est à la demande de la personne accompagnée. Ce n’est pas automatique.

Ma porte vous sera toujours grande ouverte

Virginie Pelouze, chargée de mission PCB/AVDL

Le PCB et l’AVDL expliqués : rencontre avec Virginie Pelouze

Virginie Pelouze, chargée de mission à l’Udaf04, nous a reçus et a bien voulu répondre à quelques questions. Cette jeune femme, aussi réservée qu’efficace, a la charge du PCB et de l’AVDL et mène sa mission avec justesse, professionnalisme et bienveillance. On vous en dit plus.

Le PCB, qu’est-ce que c’est ?

À tout moment de la vie, on peut être concerné par des problèmes financiers. Le PCB (Point conseil budget), est une solution pour prévenir le surendettement et renforcer l’accompagnement de ceux qui rencontrent des difficultés financières.

Ce dispositif propose une aide pour :

Y a-t-il un limite dans le temps pour cet accompagnement ?

Il n’y a a pas de limite dans le temps. Si la personne veut que je continue de l’accompagner, même après la résolution de son dossier, je le fais. Je trouve ça attachant. Je rencontre de belles personnes et je trouve que certaines sont particulièrement attendrissantes.

Avez-vous une anecdote à nous raconter ?

Une fois, j’ai demandé à l’un des bénéficiaires s’il était allé à la boite aux lettres depuis le dépôt du dossier et là il me répond : « Ah non, hein, moi je vous attends parce que j’ai peur du courrier. » Alors, je l’ai raisonné parce que le but n’est pas qu’il tombe dans une phobie administrative. Il faut qu’ils apprennent à voler de leurs propres ailes mais je les accompagne aussi longtemps qu’ils le souhaitent.

Il est difficile de passer le relais à un autre travailleur social car le lien de confiance qui s’établit entre l’usager et moi, est très important. Il y a des gens que je reçois et qui préfèrent que je sois leur interlocuteur parce qu’elles ont déjà eu affaire à moi dans mes précédentes missions au CIDFF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles) de Digne-les-bains.

Quelles sont les modalités d’accompagnement ?

Les permanences sont gratuites et confidentielles. Elles se tiennent à Digne-les-bains les mardis de 9:00 à 12:00 et les jeudis de 14:00 à 17:00, et à Barcelonnette, un jour par mois.

Quelle est votre autre mission ?

Depuis quelques mois, je m’occupe aussi du dispositif AVDL (Accompagner vers et dans le logement). C’est un dispositif qui permet aux ménages d’accéder à un logement et de bien y vivre durablement. Cette aide est apportée à toute personne qui rencontre un problème d’accès ou de maintien dans un logement en raison de difficultés financières et/ou de problèmes d’insertion.

Quelles sont les solutions que vous proposez ?

Il y a trois types de solutions d’accompagnement qui existent en fonction des besoins des ménages :

Quelle est l’objectif de ce dispositif ?

Le but de l’AVDL c’est de s’occuper de l’aspect financier et administratif avec, en plus, la vérification de l’entretien du logement. Ce dernier point est délicat car il peut être mal pris. Je ne l’aborde jamais au premier rendez-vous. Il y a un temps pour tout et mon but est de créer une relation de confiance avec les gens et non qu’ils se braquent. C’est très complexe.

Pour en bénéficier, le demandeur doit être identifié par les services sociaux, le dossier fait l’objet d’un passage en commission (CAPIL) puis est validé par les services de l’Etat.  Ce dossier peut nous être alors transmis. Je prends contact avec la personne, non sans mal parfois. Je la rencontre et j’établis avec elle un plan d’action selon ses besoins.

Quels sont les obstacles que vous rencontrez ?

Malheureusement, les choses ne sont pas toujours fluides notamment en ce qui concerne les coordonnées des personnes qui, souvent, ne sont pas les bonnes. Lorsque je relance, ils ne me répondent pas toujours. Je ne sais même pas si les gens sont informés qu’ils sont concernés par une mesure AVDL. Ma position est donc délicate car je me présente à des bénéficiaires qui ne sont peut-être même pas informés.

Combien de temps dure l’accompagnement ?

La durée d’accompagnement est de six mois renouvelables une ou deux fois et jusqu’à un maximum de 18 mois.

Qu’est-ce qui vous a amenée à travailler pour l’Udaf04 ?

Je suis monitrice éducatrice de formation. Avant d’intégrer l’Udaf04, je travaillais au CIDFF*, dans les violences conjugales. J’ai voulu changé et j’ai postulé à l’Udaf. Initialement c’était pour l’action Une heure, un enfant, puis Monsieur Jay, le directeur de l’Udaf04, m’a proposé de prendre en charge les missions PCB et AVDL que j’ai acceptées comme un nouveau challenge.

*Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles 

Quel aspect de votre travail vous satisfait le plus ?

C’est l’accompagnement des personnes et la rencontre de gens qui viennent de différents horizons. C’est cette pluralité qui me convient et qui me rend heureuse. Ça me permet de voyager grâce à mon travail !

Contact

Virginie Pelouze, chargée de mission PCB et AVDL

07 69 13 22 51

Afficher l'email